. Même un système 100 % nucléaire nécessite un minimum de stockage, en raison des variations de charge. En éolien, il faudra stocker, en moyenne annuelle, 50 % de la production, soit un kilowattheure sur deux, ce qui a deux conséquences. Le stockage fait perdre 30 % à 40 % de ce qui a été stocké. Il faut faire transiter l'électricité dans le réseau de l'éolienne à la station de pompage, avec une perte de 5 %, puis pomper l'eau de bas en haut, au prix d'une perte de 20 % à 25 %, puis la turbiner dans l'autre sens, au prix d'une perte de 10 %, avant de la transporter dans l'autre sens dans le réseau. Par rapport à une centrale pilotable, si vous avez besoin de stocker l'électricité, vous perdez 30 à 40 % au passage, ce qui signifie qu'il faut surdimensionner le parc de 30 à 40 % pour la partie à stocker. Il faut ajouter les éoliennes qui ne servent qu'à produire l'électricité qui est perdue pendant le stockage.
Vous devez aussi construire les stations de pompage. Pour construire ses barrages réversibles, il faut négocier avec la Suisse pour pomper l'eau du lac Léman et avec les riverains pour noyer des vallées. Quand on voit ce qu'a donné le projet de barrage de Sivens ! Et je n'ai même pas mis le coût des compagnies de CRS.
En revanche, la puissance installée en éolien est moins coûteuse : 1 000 à 1 500 euros le kilowatt installé, alors que le nucléaire, trop cher aujourd'hui, coûte 6 000 euros, mais deux séries optimisées coûteront 3 000 euros. Le facteur de gain est de 2 à 4 en faveur de l'éolien. Il n'empêche que si vous faites la somme des facteurs multiplicatifs et diviseurs de part et d'autre, dans le meilleur des cas, un système éolien plus le stockage demandent cinq fois plus d'investissement qu'un système nucléaire, et dans le pire des cas, trente fois plus d'investissements. Là où la reconstruction à neuf du système nucléaire français, même avec un nucléaire cher, coûte 250 milliards d'euros, dans le meilleur des cas, un système éolien plus stockage en coûte 1 500 milliards d'euros, et dans le pire des, 10 000 milliards d'euros. Je ne suis pas sûr qu'on ait cet argent.