. Le solaire thermique pose une question de convention comptable. On a coutume d'y mettre les chauffe-eaux solaires et les systèmes de chauffage intégralement solaires, mais on pourrait y intégrer les vérandas et les baies vitrées orientées au sud. Si vous créez des ouvertures dans un logement existant pour profiter de la chaleur l'hiver en ajoutant un auvent pour ne pas être accablé par la chaleur l'été, vous faites appel à du solaire thermique sans entrer dans les statistiques. Les statistiques sur le solaire thermique sont trompeuses.
Le solaire thermique reste assez coûteux. Quand on regarde le prix du gaz, l'énergie carbonée concurrente, il faut avoir la foi pour installer un chauffe-eau solaire. Ce n'est pas le cas en Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie et dans les outre-mer en général, où vous avez intérêt à installer un chauffe-eau solaire.
Pour le bâtiment, je répondrai en ingénieur puis en législateur. En ingénieur, je dirai qu'il faut s'attaquer au parc existant et non durcir les réglementations pour le neuf. On construit chaque année l'équivalent de 1 % du parc de logements existant, mais ce n'est pas du renouvellement, c'est de l'accroissement. Le renouvellement réel, les bâtiments ou maisons détruits pour les remplacer par du neuf sont inférieurs à 1 %. On ne peut donc pas compter sur le renouvellement de l'existant par du neuf pour lequel on imposerait des normes de performances dures. Il faut donc s'attaquer directement à l'existant et sortir du chauffage le gaz et le fioul.
On peut le faire en maintenant du gaz et du fioul et en réduisant la consommation par l'isolation ou le remplacement de l'appareil de chauffage. Or personne ne change sa chaudière avant qu'elle soit vieille ou cassée. Certains remplacent la chaudière lors de l'achat de leur logement. Mais personne ne se lève le lundi matin en disant qu'il va changer sa chaudière.