Intervention de Stéphane Piednoir

Réunion du jeudi 16 novembre 2017 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Stéphane Piednoir, sénateur :

Je souhaiterais réagir aux interventions et témoigner de mon expérience, puisque j'étais, il y a encore un mois et demi, professeur en classe préparatoire. J'ai tout d'abord l'impression que l'on remplace l'algorithme de choix APB par un algorithme de temps. Je m'interroge vraiment sur la réponse qui devra être faite par les élèves de terminale, dès lors qu'ils recevront deux réponses positives. Faut-il privilégier le facteur temps ? S'il est évident que les meilleurs élèves recevront rapidement de nombreuses réponses, comment les moins bons élèves vont-ils se déterminer ? Selon quel timing ?

Il a été beaucoup question précédemment du risque de pression sur les élèves. Je tiens à souligner qu'elle est bien moindre que celle que l'on a pu connaître avant APB, à une époque où l'on n'avait droit qu'à trois voeux en classe préparatoire, où l'on attendait de recevoir dans sa boîte à lettres le courrier apportant, ou pas, la bonne nouvelle. À l'inverse, je pense que la possibilité de formuler 36 voeux était totalement grotesque. Le fait d'attendre les résultats des affectations pendant les révisions ou les épreuves du baccalauréat est certes facteur de pression pour les lycéens. Mais ils seront de toute façon confrontés au stress, quelques mois plus tard, puis certainement au cours de leur vie professionnelle. En revanche, personne n'a évoqué la pression subie par les « petites » classes préparatoires qui, en province notamment, vont elles aussi attendre les réponses des élèves. Compte tenu du timing, les étudiants ne vont en effet pas donner une suite favorable aux propositions de ces « petites » formations. Les classes préparatoires prestigieuses, à commencer par les classes parisiennes, vont être remplies très vite, contrairement aux autres, qui vont devoir attendre que l'effectif se constitue. Or, on sait qu'en-deçà de 10 ou 15 élèves, une classe peut être menacée de fermeture.

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