. Ce projet brandi comme une menace a longtemps ressemblé pour nous à un serpent de mer. La menace qu'il pouvait et qu'il peut toujours représenter pesait sur l'approvisionnement en biomasse de notre centrale de Pierrelatte. Nos rayons d'approvisionnement en bois pouvant se chevaucher, nous craignions une sorte de surenchère sur les prix d'achat. Je ne sais pas trop où en est ce projet de Gardanne dont on parle depuis des années, qui est différé, qui s'est heurté à des difficultés. Aujourd'hui, il n'a pas d'impact sur notre situation à Pierrelatte.
Lorsque nous nous sommes lancés dans cette cogénération biomasse, tout le monde, aussi bien les instances locales que nos actionnaires, nous mettait en garde sur la difficulté à trouver les quantités de bois nécessaires. Notre arrêté d'exploitation prévoit que 80 % du bois doivent venir de moins de cent kilomètres autour de la centrale, ce qui a du sens en termes de transition énergétique. Or je me plais à dire qu'à Pierrelatte, nous avons rencontré tous les problèmes possibles, avec Areva, avec des clients, avec l'environnement, avec le voisin dont j'ai parlé, sauf celui lié à l'approvisionnement en biomasse, qui n'a posé jusqu'à présent aucun problème. On est totalement dans les prix prévus et on trouve très facilement le bois dans les cent kilomètres prévus. Je ne sais pas si le projet de Gardanne fonctionnera un jour au bois tel qu'il était prévu. J'avais entendu dire que le bois devait venir en partie du Canada. Après avoir éprouvé des craintes, au début, nous vivons avec ce projet sans peur excessive d'impact sur notre propre centrale.