Sa famille, ses voisins. Il s'agissait d'une femme âgée qui n'arrivait plus à vivre avec ce bruit. Ce site est particulier, le bruit y est vraiment intense. Les journalistes se sont déplacés, ils ont été réellement surpris de l'ampleur du bruit. Or ni le préfet, ni la DREAL ne se sont déplacés en un an et demi.
Les recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) ne sont pas appliquées, aucune étude complémentaire sur la santé n'a été menée.
L'ANSES avait préconisé un suivi du bruit, comme pour les aéroports, et la création de comités de riverains ; aucune de ces deux préconisations n'a été suivie. Le comité scientifique de l'ANSES, qui compte un grand nombre de scientifiques étrangers, a été surpris de l'absence de l'administration française dans toutes les études.
Les riverains n'ont aucun moyen de savoir le niveau de décibels qui est effectivement émis et si les machines suivent bien les plans de bridage définis à l'origine. Un plan de bridage vise à varier le bruit des éoliennes en diminuant la puissance – mais cela diminue la production également. À Saint-Georges-les-Bains, selon les conditions du vent du Nord, les éoliennes devraient tourner à moitié de puissance pour être conformes aux plans de bridage réglementaires.
L'intérêt pour les communes est quasi nul, du point de vue financier, mais aussi très faible pour les populations, puisque les éoliennes ne créent aucun emploi local. Un terrain communal est occupé, or aucun emploi n'est créé à moins de 50 kilomètres – les centres de maintenance étant situés à Montélimar et au Puy-Saint-Martin.
De sorte que se créent de fortes tensions sociales locales entre les propriétaires, qui perçoivent des loyers, et le reste des riverains, qui sont piégés, qui ne peuvent plus bouger, leurs maisons étant invendables à des prix raisonnables – moins 30 ou 40 % de leur valeur.
Je rappellerai enfin l'article L. 553-1 du code de l'environnement, voté en 2015 avec la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), et qui fixe la distance. La distance entre une éolienne et les habitations doit être appréciée par le préfet en fonction de l'étude d'impact, projet par projet ; une mesure qui n'est jamais appliquée. Les études d'impact ne comportent aucun élément permettant d'éclairer le préfet sur le nombre d'habitants impactés par les mesures de bridage, ni sur le nombre d'habitants résidant à 800 ou à 1 000 mètres de l'éolienne.