Intervention de Jean-Marie Virely

Réunion du jeudi 20 juin 2019 à 14h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Jean-Marie Virely, enseignant chercheur à l'ENS Cachan, membre de l'association Morvent en colère :

Oui, j'ai évoqué le désordre social, qui est très important et lié à différents éléments. D'abord, à celui des prix des terrains loués ; ensuite, aux taxes que perçoivent les communes où sont implantées les éoliennes – alors que les autres communes ne touchent rien, même quand une éolienne est implantée 50 mètres plus loin. Tout cela crée des jalousies.

Par ailleurs, je n'ai pas eu le temps d'évoquer ce point, la population a pris conscience que lorsqu'une éolienne est installée, l'État verse une subvention de 250 000 euros par an, par éolienne de 2,5 à 3 mégawatts, dont quelque 8 000 euros – ou davantage quand la communauté de communes ne prend pas sa part – reviennent à la commune où l'éolienne est implantée.

Le ressenti est que l'État subventionne le projet à une hauteur importante et que la commune ne touche pratiquement rien. Non seulement aucun emploi n'est créé, mais les éoliennes détruisent ceux qui restent. En effet, leur implantation chasse des familles et freine la venue de nouveaux habitants, ce qui diminue le travail de nos artisans.

C'est la raison pour laquelle, nous souhaitons que la loi française impose des plans d'aménagement du territoire et qu'un bilan de l'impact des éoliennes sur la vie de tous les jours dans nos communes – et non pas uniquement écologique – soit établi.

Ce qui caractérise le Morvan, ce sont les bois, le tourisme et l'élevage ; si vous supprimez le tourisme, le Morvan meurt. Devons-nous accepter de faire mourir une région pour quelques éoliennes ? Une question qui fait débat et crée de la colère. Les problèmes sociaux créés sont aujourd'hui quasiment insupportables : des familles se déchirent, des maires démissionnent, etc.

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