Intervention de Yves Marignac

Réunion du mardi 9 juillet 2019 à 18h35
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Yves Marignac, porte-parole de l'association négaWatt :

. Quarante ans de fonctionnement pour un EPR versus quinze ou vingt ans pour un parc éolien : c'est une critique que j'avais faite à l'époque où la direction générale de l'énergie et des matières premières (DGEMP) réunissait un groupe de travail pour examiner le coût complet des moyens de production de l'électricité. Nous avions alors comparé un EPR sur soixante ans avec, non pas des éoliennes sur vingt ans, mais trois parcs successifs d'éoliennes sur soixante ans, et l'avantage revenait à l'éolien. Chaque parc éolien nouveau bénéficie d'une performance technique supérieure. Je vois Jean-Pierre Pervès faire non de la tête. Je mettrai volontiers à la disposition de la commission d'enquête l'analyse que nous avions faite à l'époque. C'est un avantage des technologies renouvelées souvent sur les technologies de type EPR qu'on fige pour soixante ans, voire quatre-vingts et quatre-vingt-dix ans quand on considère non pas un EPR mais un parc.

Je ne discuterai pas ici de la réalité du risque de black-out dans l'épisode que vous évoquiez. Il ne faut pas dramatiser. Je vous renvoie aussi à ce que dit RTE, à savoir que le risque premier aujourd'hui pour la sécurité du système électrique français, c'est un degré d'erreur dans la prévision de température lors des pics de froid, qui entraîne un surcroît de consommation pratiquement équivalent à deux réacteurs. L'autre paramètre redimensionnant, c'est la panne simultanée, à quelques minutes d'intervalle, de deux réacteurs du parc français, et non une indisponibilité de l'éolien. Avec les énergies renouvelables, variables mais dont la variabilité est en grande partie prévisible, ce n'est pas facile dans la situation actuelle, mais on peut se préparer à de tels événements. Je ne crois pas qu'il y ait réellement de perspective d'augmentation des black-out dans ce système. Toutefois, nous avons discuté d'un système tel qu'il existe aujourd'hui et tel qu'il peut exister en 2050. Entre les deux, il y a un jeu de transformation du système, on passe par des situations potentiellement dégradées et il faut être très vigilant sur les décisions à prendre pour ne pas perdre le fil.

Quant à l'intérêt d'atteindre la neutralité carbone, je répondrai en trois points.

Premièrement, c'est quand même un engagement de la France pour elle-même, puisque c'est l'objectif du plan carbone et, si je ne m'abuse, ce que votre Assemblée vient de voter en première lecture dans le cadre de l'examen du projet de loi relatif à l'énergie et au climat.

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