. Je pense depuis longtemps que l'énergie est principalement un sujet humain, alors qu'on essaie d'en faire un sujet technique ou économique et dépendant de la manière dont on se l'approprie.
À mon sens, ce sujet fait partie du contrat social. En France, l'accès à une énergie peu chère, disponible de manière quasi illimitée est inscrit dans le contrat social. La remise en question de ce droit distille une inquiétude, qui représente pour moi un des freins à son développement.
Une autre différence entre la France et l'Allemagne, où l'acceptation est nettement plus marquée, c'est l'histoire du nucléaire racontée par le pays. L'héritage de la fierté d'avoir développé cette technologie, qui reste très présent dans nos représentations collectives, est un frein au développement de sources d'énergies alternatives. En Allemagne, l'énergie nucléaire n'a jamais été un pilier, contrairement à la France ; en Allemagne, l'énergie a toujours été chère, contrairement à la France, et en Allemagne, l'approche est beaucoup plus locale qu'en France, pays très centralisé. Ces importantes divergences nourrissent les difficultés d'acceptation.