. J'ai peur que la volonté d'appropriation n'aboutisse à une forme d'autarcie énergétique, certains disant : je fais ma communauté, cela me rapporte, et qu'importe, ce qui expose à un risque de dislocation de la solidarité. Ceux qui auront accès à l'énergie, qui pourront avoir du vent et du solaire, le feront en invitant les autres à se débrouiller, et l'on retrouvera ensuite des coûts fixes assez élevés. L'autre solution, c'est de suivre votre opposition. Si, en dévoilant la production, on rencontre des problèmes, il vaut mieux prévoir des énergies qui s'adaptent à la demande et qui ne se dévoilent pas.
J'utilise souvent une métaphore qui fait se dresser les cheveux sur la tête des gens. Il n'y a jamais de débat sur la construction d'églises en France, parce qu'elles ont été construites il y a mille ans. Elles sont au milieu des villages et les gens y sont habitués. En revanche, quand on construit un lieu de culte pour une nouvelle religion, les gens demandent : pourquoi ici et pourquoi pas là ? Aujourd'hui, l'église au milieu du village, c'est le nucléaire, car les gens y sont habitués. C'est un avantage concurrentiel. La production des EnR serait concentrée, cela se verrait moins, mais elle est déconcentrée et les problèmes sont démultipliés. Pour quelques mégawatts, vous créez un problème quasiment de même intensité que pour une centrale nucléaire. Ne devrait-on pas orienter la production vers des énergies concentrées, pilotables, vertes, comme le nucléaire et d'autres ?