Intervention de Julien Aubert

Réunion du mardi 23 juillet 2019 à 17h10
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert, président :

Mes chers collègues, nous allons aujourd'hui procéder à l'audition des représentants du groupe Boralex.

Monsieur Nicolas Wolff, vous venez d'être nommé vice-président de l'entreprise canadienne Boralex et directeur général pour l'Europe. Par ailleurs, vous êtes membre du conseil d'administration de la fédération professionnelle France Énergie Éolienne (FEE), dont vous présidez la commission « industrie ». Vous avez été président de cette fédération de 2009 à 2013, alors que vous exerciez vos responsabilités professionnelles chez le fabricant d'éoliennes Vestas.

Vous êtes accompagné de M. Éric Bonnaffoux, directeur général délégué développement, et de M. Lucas Robin-Chevallier, responsable des affaires publiques pour l'Europe.

Le groupe Boralex est présent au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni, avec des actifs dans la production d'énergie éolienne, hydroélectrique, thermique et solaire. L'éolien représente toutefois la part prépondérante de son activité. En France, Boralex est le premier acteur indépendant de l'éolien terrestre. Vous disposez de 951 mégawatts (MW) de sites éoliens, solaires et thermiques en France, et d'un portefeuille de projets éoliens et solaires de plus de 1 000 MW.

Comme une autre entreprise indépendante du secteur de l'éolien terrestre que nous avons reçue, Boralex a fait le choix d'une diversification dans le développement de centrales photovoltaïques au sol : c'est notamment le cas au sein de votre premier parc éolien en France, en fonctionnement depuis 2002, à Avignonet-Lauragais, dans le département de Haute-Garonne – vous nous expliquerez sans doute la justification de cette diversification.

Votre propos liminaire sera également l'occasion de nous préciser quelle appréciation vous portez sur les discours faisant du remplacement d'anciennes éoliennes par de nouvelles turbines plus puissantes et d'une technologie plus avancée – ce qu'on appelle en anglais le repowering – un axe essentiel du développement à venir de l'éolien. Des jugements contradictoires ont été tenus devant nous sur les potentialités réelles de cette option, l'appréciation la plus prudente étant paradoxalement celle portée par les professionnels de l'éolien eux-mêmes.

Vous avez réalisé un projet de stockage par batterie lithium-lion, d'une capacité énergétique de 1,5 mégawattheure (MWh) dans votre parc éolien de la vallée de l'Arce en Haute-Savoie. Vous indiquez que ce projet permettra « de réaliser une première percée dans le marché européen des réserves de contrôle de fréquence. » J'espère que vous nous expliquerez ce que représente cette percée et pour quel type d'appui aux réseaux de distribution et de transport d'électricité.

Quel impact l'implication croissante des grands groupes énergéticiens dans la production d'énergie renouvelable aura-t-elle sur la structuration du secteur dans le domaine de l'éolien et dans celui du solaire ? Dans le communiqué de presse que vous avez publié à l'occasion de la mise en service, en juin dernier, du parc éolien de 10 MW installé à Catésis, dans le département du Nord, vous indiquez que « la production d'électricité annuelle estimée de ce site est évaluée à plus de 32 700 MWh, ce qui permettra d'éviter l'émission de près de 2 500 tonnes de CO2. » – et vous précisez en note de bas de page que la quantité de CO2 est estimée « selon les calculs et les hypothèses réalisées par la chaire de gestion du secteur de l'énergie de HEC Montréal. »

Par rapport à quel type de production ce résultat est-il calculé ? Cette estimation prend-elle en compte le caractère très fortement décarboné de la production d'électricité en France ? Enfin, à titre personnel, j'aimerais savoir si vous avez quelque chose contre HEC France…

Je vais maintenant vous donner la parole pour un exposé liminaire de quinze minutes maximum, avant que les membres de la commission d'enquête, à commencer par notre rapporteure Mme Meynier-Millefert, ne vous posent à leur tour quelques questions.

Avant que vous ne puissiez prendre la parole, conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, je dois vous demander de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, en levant la main droite et en disant : « Je le jure ».

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