Intervention de Éric Bonnaffoux

Réunion du mardi 23 juillet 2019 à 17h10
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Éric Bonnaffoux, directeur général délégué développement de Boralex :

Le développement d'un projet éolien implique de croiser une multitude de données, notamment les contraintes aéronautiques et militaires, et celles relatives à la protection de la faune et de la flore et au respect du bâti, grâce à nos systèmes d'information géographique. Ce processus nous permet de désigner des points du territoire où une implantation paraît possible. Nous nous rendons sur les sites concernés, où nous rencontrons d'abord les élus. Si ceux-ci ne sont pas opposés à étudier un projet éolien, nous passons à une deuxième étape, consistant à faire une présentation plus formelle du projet devant le conseil municipal. Nous allons ensuite à la rencontre des propriétaires fonciers afin de signer les promesses de baux. Si un élu est, dès le départ, farouchement opposé au développement d'un projet éolien sur son territoire, nous n'insistons pas.

S'il est enclin à examiner un projet, nous allons effectuer des démarches dans un climat d'écoute, de transparence, de proximité et d'humilité : nous n'arrivons jamais en terrain conquis. Nous nous efforçons ensuite de travailler avec les élus, les associations, voire la population elle-même, en partant du principe qu'il ne faut pas qu'il se passe plus de trois mois sans que la population et les élus ne soient informés du développement du projet. Pour diffuser l'information tout au long du développement du projet, nous animons des comités de suivi, nous assurons des permanences et distribuons des journaux d'information. J'ai coutume de dire qu'un projet s'apparente à un marathon, sauf qu'il ne s'agit pas de 42 kilomètres, mais de 42 mois s'écoulant entre la phase initiale du projet et la phase de dépôt et d'autorisation.

Il peut y avoir des oppositions locales, que nous nous efforçons d'écouter. Nous pouvons aussi mettre en place, en amont du projet ou à partir de son autorisation, un financement participatif, sous forme de dette – cela consiste à lever auprès de la population de la dette que nous rémunérons sur environ trois ans – ou d'actionnariat local proposé aux collectivités – c'est ce que nous faisons pour certains parcs éoliens au Canada, et que nous commençons à faire pour des parcs solaires en France.

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