Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 6 mai 2020 à 15h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Votre réponse concernant la dette perpétuelle ne me satisfait pas, car la dette affaiblit structurellement les politiques de dépenses publiques depuis des années. Les lois qui encadrent le travail en sont la parfaite illustration. Le chantage à la dette permet d'appliquer des politiques libérales qui nous placent dans la situation que nous connaissons face à l'épidémie. Cette question est donc déterminante.

Transformer la dette publique en dette perpétuelle aura un coût si cela passe par des investisseurs. C'est précisément ce que nous remettons en question : la BCE doit pouvoir prêter directement aux États. Avec une dette à plus de 200 % de son PIB, le Japon s'en sort bien économiquement, à la différence que cette dette est détenue par les Japonais. La question est bien de savoir si la BCE peut prêter directement aux États.

Vous pensez passer outre la position de la Cour constitutionnelle allemande. Je l'espère, tout comme j'espère que les injonctions d'une cour nationale ne pèseront pas plus sur la BCE que celles de parlements démocratiquement élus.

Avec 3 300 demandes déposées au 6 avril, nous apprenons dans Le Journal du Dimanche l'explosion de la médiation du crédit. À propos de l'aide aux TPE et PME, vous dites imaginer que, dans certains cas précis, l'État agisse en quasi-fonds propres. Alors qu'il a été décidé d'octroyer 7 milliards d'euros à Air France, sans poser de contrainte, il va falloir plus que des cas précis pour aider les entreprises. Cela renforcera la dette et rendra plus nécessaire ce que je préconisais, d'autant que la dette des collectivités locales, qui explosera après la crise, devrait, à mon avis, être traitée par le rachat des dettes souveraines directement par la BCE.

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