Vous avez écarté un peu rapidement la question de la part de l'endettement à financer. Porter la dette de l'Italie à un niveau considérable me semble problématique. Certes, des économistes, comme Patrick Artus, considèrent qu'il ne s'agit pas d'endettement, mais de la création monétaire puisque la banque centrale réduit le taux massivement en remonétisant indirectement cette dette et, dans la mesure où on la fait « rouler », on ne la rembourse pas. C'est vrai à court terme mais toute dette devant être payée, nous connaîtrons des hausses des taux d'intérêt.
Les grandes prophéties de Larry Summers, selon lesquelles le danger inflationniste est écarté par une épargne élevée, le vieillissement des populations et le maintien des prix à la baisse grâce à la main-d'œuvre des pays émergents, sont-elles dépassées ? Les facilités d'endettement sont considérables, l'activité se rétracte et les investissements écologiques réduisent la productivité des entreprises. Un retour à l'inflation se poserait en termes cruciaux pour l'Italie et l'Allemagne. Les taux d'intérêt ne risquent‑ils pas de remonter, plaçant les Italiens en difficulté et rendant les Allemands sceptiques sur la prolongation des opérations que mène la BCE ?