Le tableau de l'état des marchés financiers est assez inquiétant. La crise actuelle a mis en lumière leur surévaluation. Les deux coups de semonce du mois de mars, durant lesquels des chutes importantes ont été observées, sont malgré tout restés limités.
Les banques centrales ont rapidement rassuré les marchés en annonçant de nouveaux programmes d'assouplissement quantitatif. Il est à craindre que cela ne fasse que décaler le problème, en abreuvant davantage les marchés de liquidités. Ceux-ci restent toujours surévalués et les risques demeurent nombreux.
Le niveau de dette privée est colossal, atteignant au début de l'année 2020 près de 200 % de la richesse de la planète, et il devrait encore s'accroître avec la crise. Les bilans des banques restent fragiles en Asie, mais également en Europe – je pense à la Deutsche Bank ou même à nos banques françaises.
Enfin la dépendance des actifs financiers au marché du pétrole constitue une difficulté, alors même que le cours s'effondre et que nous devons entamer la transition écologique. Ces éléments laissent à penser que les événements du mois de mars ne pourraient être qu'une première étape. L'effondrement serait important si l'un des risques cités précédemment se réalisait.
Quand j'entends certains se réjouir que de jeunes actifs investissent sur les marchés financiers ou le ministre chargé de l'économie et des finances inciter les Français à diversifier leur épargne, je suis dubitatif. Pensez-vous qu'encourager un petit épargnant ou un jeune actif à entrer sur les marchés financiers est bien raisonnable ?
Les coupe-circuits mis en place et l'interdiction temporaire des ventes à découvert ne suffiront certainement pas à juguler un potentiel effondrement. Jusqu'où iriez-vous si un tel évènement se produisait ? Quelles sont les mesures de sécurité mises en œuvre pour permettre à un petit épargnant de récupérer son épargne, dans un climat aussi incertain que celui que nous connaissons ?