Intervention de Brigitte Kuster

Réunion du mercredi 3 juin 2020 à 10h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Kuster, rapporteure :

J'avais moi-même bien pris soin de mentionner les mesures gouvernementales et de les saluer. Je crois les avoir présentées de façon assez objective, en soulignant leurs apports mais aussi leurs insuffisances. Mme Louwagie et M. Pupponi l'ont fait observer, il s'agit, non pas d'opposer une mesure à une autre, mais de s'inscrire dans un plan d'ensemble, dans une complémentarité de gestes en faveur d'un secteur dont l'activité a été touchée de manière tout à fait hors norme, à 90 %.

Avez-vous rencontré les hôteliers et les restaurateurs pour dire, sur le ton du chipotage, que ce n'est pas en abaissant la TVA sur le café que l'on réglera les choses ? Ces professionnels sont exsangues, et certains vont mettre la clé sous la porte. Ils nous demandent un accompagnement complémentaire. Ils n'ont pas à faire de marges, dites-vous, comme s'ils demandaient le beurre et l'argent du beurre : ce ne serait, pour eux, qu'un moyen de refaire de la trésorerie et d'avoir un peu d'oxygène supplémentaire. Alors que tous n'ont pas accès aux dispositions prises par le Gouvernement, que certains n'ont pas pu obtenir un PGE, cette mesure-là aurait le mérite de tous les concerner. Quant à exclure du dispositif l'hôtellerie de luxe, monsieur Dufrègne, on ne le pourrait pas pour une raison constitutionnelle.

Ce secteur est au bord du gouffre, et ce sont des milliers d'emplois qui risquent de passer à la trappe. On ne sait pas si la clientèle, et notamment la clientèle internationale qui représente 31 % du chiffre d'affaires, sera au rendez-vous cet été. On ne peut pas dire que ce secteur va redémarrer comme avant, car il va devoir supporter des frais supplémentaires liés aux contraintes sanitaires. Face à toutes ces difficultés, comment ne pas accepter de leur donner un peu d'oxygène supplémentaire, objectif de cette proposition ?

L'argent a certes un coût pour tout le monde, mais si vous n'aidez pas maintenant ces entreprises, c'est l'État qui, in fine, devra récupérer les chômeurs, les pertes d'exploitation ; c'est l'État qui sera appelé à la rescousse pour sauver les milliers d'entreprises qui vont faire faillite. Celles-ci ont besoin d'un geste fort et, dans un plan de relance que j'ai salué et que je trouve important, nous proposons un outil supplémentaire pour répondre aux inquiétudes de ce secteur particulièrement touché.

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