La transformation de l'ISF en IFI, marqueur s'il en est d'une politique néolibérale, a fait couler beaucoup d'encre. Si l'objectif de renforcer le financement de l'appareil productif est louable, celui qui permettrait de figer les contribuables les plus fortunés sur le sol français l'est moins : cela revient à récompenser ceux qui ont tendance à préférer le fric à la France.
En ces temps de guerre, l'ISF revient à la mode : les économistes les plus brillants le remettent à l'ordre du jour, on parle d'un impôt européen sur la fortune. C'est une question symbolique. Monsieur le rapporteur général, préférez-vous offrir ces 5 milliards d'euros aux plus aisés, prêts à quitter la France pour une question d'argent, ou accorder une prime de 1 000 euros chacun des 5 millions d'auxiliaires de vie qui ont joué un rôle essentiel dans cette guerre contre le virus ? C'est un vrai choix de société, qui appelle une réponse claire.