Intervention de Robin Reda

Réunion du mercredi 15 juillet 2020 à 11h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Notre pays est frappé depuis 2012, à échéances plus ou moins régulières, par des attentats terroristes, et nous commémorions hier le terrible attentat de Nice, survenu il y a quatre ans. Dans cette logique mémorielle et commémorative, notre responsabilité est d'évaluer les politiques publiques qui ont été mises en œuvre, parfois sous le coup de l'émotion mais toujours avec la volonté de lutter contre le développement de la radicalisation et du terrorisme. Nous ne pouvons donc que vous remercier pour cet exercice inédit que vous avez conduit et qui offre, au-delà des données comptables, une analyse sectorielle des différents champs – réglementaire, législatif, financier et juridique – de la lutte contre le terrorisme.

Pour des recrutements efficaces et attractifs dans la police et la gendarmerie, deux choses sont nécessaires : d'abord le soutien moral aux forces de l'ordre, et, en la matière, notre pays a beaucoup à faire ; ensuite, le soutien matériel, sur lequel vous avez insisté. En matière d'équipements, auriez-vous des recommandations plus précises, qui permettraient d'améliorer les conditions matérielles d'exercice de nos policiers et de nos gendarmes sur le terrain ?

Ensuite, votre rapport révèle que le ministère de la justice est le parent pauvre des politiques de lutte contre le terrorisme. Si les crédits sont là, on peut en revanche s'interroger sur l'existence d'une politique de lutte contre la radicalisation et contre le terrorisme digne de ce nom, en particulier dans le domaine pénitentiaire. Outre le fait que la loi de programmation de la justice n'est pas respectée et que les places de prison attendues pour les détenus de droit commun n'ont pas été créées – ce qui empêche l'isolement de certains détenus suspectés de terrorisme –, se pose la question des mineurs. En l'espèce, je m'interroge sur la pertinence d'investiguer dans les centres éducatifs fermés et les établissements qui relèvent de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ).

Enfin ne trouveriez-vous pas opportun d'élargir l'étude des politiques antiterroristes et des dépenses qu'elles recouvrent à l'éducation nationale, à la jeunesse et aux sports ? Il me semble en effet qu'ont été mis en place dans ces ministères de nombreux dispositifs de veille et de prévention de la radicalisation.

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