Au nom du groupe Les Républicains, je dois tempérer cet enthousiasme. Ce projet manque d'ambition ; pour résumer la situation budgétaire d'une phrase triviale : « Demain, on rasera gratis. »
Les augmentations budgétaires significatives sont lointaines : nous devrions atteindre le milliard d'euros entre 2028 et 2030, c'est-à-dire après le prochain quinquennat. Tout cela est extrêmement hypothétique : il ne s'agit ni plus ni moins que de communication gouvernementale. Nous souhaitons des actes.
Le décloisonnement du public et du privé n'est abordé que de façon très timide, alors que les freins sont encore importants. Ce texte maintient une dichotomie entre l'enseignement supérieur et la recherche, alors que l'enjeu majeur est de créer un système d'enseignement supérieur et de recherche. Ce sujet est quasiment ignoré et rien n'est proposé pour simplifier le millefeuille administratif ou financier en matière de recherche ; au contraire, il sera encore complexifié. Prétendre que ce projet est un succès est une belle supercherie.
D'un point de vue budgétaire, comment sera-t-il financé ? Le rapporteur général confirme-t-il le lien avec la réforme des retraites, puisque la baisse des cotisations patronales de l'État sur les fonctionnaires pour la période 2021-2030 sera de 22 milliards d'euros ? Faut-il considérer que ce sont ces sommes qui seront réinjectées dans le système ? Il s'agirait alors d'une opération de bonneteau.