Si l'on peut saluer l'ambition affichée par ce projet, les 25 milliards d'euros supplémentaires annoncés sur dix ans seront néanmoins débloqués très lentement. Il est donc possible de s'interroger sur la véritable ambition du Gouvernement car, avec seulement 1,2 milliard d'euros supplémentaires d'ici la fin du quinquennat, en 2022, ce renforcement ne sera ni aussi important ni aussi significatif que décrit. Si ces ambitions de long terme sont positives, la trajectoire d'investissement ne permettra pas de répondre aux enjeux urgents afin que le secteur de la recherche reste compétitif. La recherche publique et privée ne bénéficiera vraiment des investissements annoncés qu'à la fin du prochain quinquennat et pendant le suivant.
Les autorisations d'engagement de l'ANR représentent un budget supplémentaire de 7 milliards d'euros, avec une trajectoire plus favorable qui atteindra 1 milliard d'euros par an dès 2027 – quoique le démarrage, là encore, soit trop lent, avec 400 millions d'euros supplémentaires seulement en 2022.
Le groupe Écologie, démocratie et solidarité critique donc la trajectoire choisie par le Gouvernement et proposera des modifications de fond par voie d'amendements afin d'accélérer ces investissements et d'atteindre l'objectif visant à consacrer 1 % du PIB à la recherche publique.