À propos d'une fusion entre Veolia et Suez, monsieur le président-directeur général, vous déclariez, en janvier 2015 : « Une opération de ce type nous ferait grandir en taille et nous ouvrirait peut-être de nouvelles géographies mais ne nous apporterait pas de compétences ou de savoir-faire nouveaux pour faire du développement organique et ne nous propulserait pas non plus sur de nouveaux marchés. » En 2017, vous qualifiiez une telle opération de « vrai serpent de mer ». En 2018, vous disiez encore : « Il faut être deux pour danser le tango. »
On comprend que, malgré la crise économique sans précédent que nous traversons, vous voyiez une opportunité dans le souhait d'Engie de mettre en vente sa participation dans le capital de Suez. Mais comment expliquez-vous ce basculement ? À quel moment et pour quelles raisons est-il intervenu ? L'urgence écologique n'est pas nouvelle : elle était déjà là en 2007.
Par ailleurs, vous n'avez pas évoqué les valeurs et les cultures différentes des deux entreprises. Pensez-vous que deux concurrents séculaires puissent fusionner ? Imaginez-vous qu'un employé actuel de Suez, cadre ou ripeur, en grève hier, puisse se revendiquer de Veolia demain ?
Pour le groupe LaREM, la modernisation et l'adaptation des réseaux d'eau sont indispensables, cela a été rappelé lors des assises de l'eau. Le Gouvernement a pris des engagements forts en la matière et le plan de relance prévoit des financements à cette fin. Alors qu'il existe une volonté forte de réaliser ces investissements très rapidement, ne pensez-vous pas que la fusion, qui risque de prendre beaucoup de temps, est à rebours du calendrier national, européen et international ?