Monsieur le président‑directeur général, Suez étant votre petit frère, voire votre frère siamois sur de nombreux points, vous ne pouviez laisser passer une telle occasion. Après avoir repris les manettes de Veolia en 2010, qui était alors fortement endettée et peu rentable, vous avez réussi à repositionner l'entreprise vers une clientèle industrielle et moins publique, avec le succès qu'on connaît. À cette époque, vous aviez alerté sur la situation de Suez, prédisant qu'elle serait confrontée aux mêmes défis à échéance de dix ans. Vos prévisions sont confirmées. Ironie de l'histoire ou arroseur arrosé : vous aviez refusé le mariage que vous proposait alors Suez… Avec le recul, pourriez‑vous nous faire part de l'état de vos réflexions sur cette opération très difficile qu'est la réunion de deux concurrents directs, rivaux historiques et soumis à des règles de concurrence très contraignantes ?
Que pensez‑vous de la forte mobilisation des salariés de Suez, qui ont saisi hier en référé le tribunal de Paris pour tenter d'obtenir la suspension de votre projet de rachat ?