Intervention de Éric Woerth

Réunion du mardi 20 octobre 2020 à 18h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, rapporteur spécial :

Le rapporteur spécial regarde la bouteille à moitié pleine et moi, la bouteille à moitié vide. Finalement, la bouteille est complète. Ayant décidé de voter pour cette mission, cela ne me pose pas de difficulté. Beaucoup de mesures vont dans le bon sens. Les plans de relance se multiplient en Europe, car chaque pays est soucieux de poser les jalons de la relance, même s'ils sont différents puisqu'ils s'adaptent à l'identité de chaque nation.

Nous devons nous poser deux questions pour juger de la pertinence des crédits. Tout d'abord, ces crédits exceptionnels permettront-ils de transformer la crise en une opportunité pour opérer une transition fondamentale, comme la transition écologique ou numérique ? Par ailleurs, ces crédits sont-ils de nature à accélérer notre croissance ? Je nourris quelques réserves, en l'espèce, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, l'ensemble est assez complexe – beaucoup de saupoudrages, des crédits illisibles. Entre les missions de relance, les autres missions, les lois de finance rectificatives votées au printemps dernier, la confusion règne. Ainsi, la mission Plan de relance ne prévoit pas moins de vingt-six mesures pour les jeunes alors que d'autres crédits ont été votés au printemps et que d'autres se retrouvent dans la mission Travail et emploi. Il en va de même pour MaPrimeRénov'.

Par ailleurs, plusieurs mesures n'ont aucun lien direct avec la relance de notre économie même si elles sont légitimes et répondent à de louables intentions. Je doute, par exemple, que les crédits affectés aux jardins partagés, à la plantation de haies ou à l'accueil des animaux abandonnés soient des outils fondamentaux pour accélérer la croissance potentielle de notre pays ou sa transition énergétique.

La consommation de certains crédits reste incertaine et le rapporteur a raison de rappeler que nous devrons décaisser rapidement. Les décaissements pour les programmes d'investissements d'avenir ont été faibles en dix ans alors qu'il est prévu, cette fois, de décaisser quasiment les deux tiers de l'enveloppe en deux ans. Enfin, certains crédits sont en deçà des besoins. Je pense notamment à ceux dédiés à la transformation des prêts aux entreprises en quasi-fonds propres, pratiquement inexistants.

Je veillerai attentivement à ce que les crédits répondent aux besoins de la relance.

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