Il porte sur le placement à l'extérieur, qui est une mesure d'aménagement de peine destinée aux détenus ayant passé au moins quatre ou cinq ans en prison, six mois ou un an avant son terme. Elle prévoit une prise en charge par une structure dédiée qui va les accompagner pour retrouver une vie à peu près normale. Quand on a passé dix ans en prison, retourner à la vie réelle et normale du jour au lendemain est un peu compliqué. On essaie de combattre ce phénomène des « sorties sèches ».
Le budget consacré au placement à l'extérieur est inchangé, à 8 millions d'euros. Or on sait que ce dispositif fonctionne en matière de prévention de la récidive, notamment pour les profils les plus lourds que sont les multiréitérants. Je l'ai constaté à la ferme de Moyembrie, que je vous invite à visiter, chers collègues. Elle accueille des gens ayant passé quinze ou vingt ans en prison, mais aussi des multirécidivistes qui y ont passé deux ou trois ans, et pour lesquels, après deux ou trois incarcérations sans effet, on tente autre chose. Sans atteindre 100 % de réussite, ce qui est impossible, cela fonctionne.
Ce budget était de 9 millions d'euros en 2016. Il est tombé à 7 millions avant de revenir à 8 millions l'année dernière pour y rester cette année. Financer les mesures alternatives à l'incarcération devrait pourtant être une priorité. Nous avons promis aux associations des financements pluriannuels pour les sécuriser au regard des conventions qui les engagent pour deux ou trois ans, voire davantage. Je suis pour un budget à la hauteur, et propose de le quadrupler.