Le programme 359 Présidence française du Conseil de l'Union européenne en 2022 sera abondé à hauteur de 47 millions d'euros dès 2021. On se prépare sans doute à embaucher des collaborateurs, ce qui peut se comprendre. Toutefois, à la page 170 du PAP, on lit que 19 millions d'euros seront consacrés en 2021 à l'action 02 Manifestations correspondant à l'initiative propre de la Présidence. Il ne faudrait pas que cela se transforme en quelque chose du même type que le « grand débat », qui permette au Président de la République et à ses ministres de faire la promotion de leur politique sur le compte de la présidence française, qui tombe opportunément en 2022. On constate en tout cas une grande précision sur les millions attribués.
En revanche, je reste sous l'effet de la surprise à la suite des propos de la rapporteure spéciale. On a eu des grandes annonces concernant la création du haut-commissariat au plan, mais il n'y a rien de défini, pour l'instant, en termes de personnels et de moyens budgétaires. Mme la rapporteure a dit qu'elle a mené une enquête à la Sherlock Holmes et a interrogé le Premier ministre, sans obtenir véritablement de réponse. Tout cela est très vague, alors qu'il s'agit ni plus ni moins que de bouleverser notre industrie, notre écologie, notre santé, notre agriculture. Je ne sauterai pas comme un cabri sur ma chaise en disant « planification ! planification ! planification ! », mais il faut sortir de votre culture du laisser-faire libre-échangiste, de la main invisible du marché, qui ne fonctionne pas. Elle ne marche pas pour produire des masques, du gel hydroalcoolique et des respirateurs par temps de crise sanitaire, et encore moins pour orienter, faire bifurquer notre industrie, notre agriculture, notre énergie, nos transports. Je ne voudrais pas que ce gros effet d'annonce masque une coquille vide.