Cet amendement fait suite aux recommandations de la Cour des comptes pour améliorer la situation de la médecine scolaire, qui est en crise depuis de nombreuses années, ce qui appelle une revalorisation de la rémunération de ses médecins. Dans le contexte de crise sanitaire et sociétale, le caractère impératif de la prévention n'est plus à démontrer.
Une telle recommandation s'inscrit également dans la lignée des travaux de l'Académie de médecine, du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), du Conseil économique et social environnemental (CESE), qui ont donné l'alerte sur ces problèmes structurels.
Dans son rapport de mai 2020 mais également lors d'une audition récente de son représentant en commission des affaires sociales, en présence du directeur de l'enseignement scolaire, M. Geffray, la Cour des comptes recommande une revalorisation de la rémunération des médecins de l'éducation nationale de 30 % afin de se rapprocher du niveau de rémunération des médecins inspecteurs de santé publique. M. Geffray a d'ailleurs reconnu qu'un véritable problème de rémunération se pose.
Diminution de 20 % des effectifs en cinq ans, 57 % seulement des postes qui sont pourvus ; en Dordogne, un médecin scolaire pour 100 000 élèves, dans le Cher, un équivalent temps plein pour 47 000 élèves… Je pourrais vous décrire nombre de situations plus que critiques. Il faut impérativement et rapidement agir afin de montrer que nous croyons à la prévention pour nos jeunes et que nous tenons à nous appuyer sur cette profession médicale.
Les médecins scolaires sont moins bien payés que les internes. Lorsque ces derniers viennent faire des stages, ils voient l'intérêt de ce métier et seraient prêts à l'exercer, mais pas dans ces conditions.
L'enjeu politique est important. Notre Gouvernement et notre assemblée doivent s'en saisir en faisant ce premier pas certes insuffisant mais significatif pour stopper l'hémorragie démographique médicale et construire un accès équitable à la santé pour tous nos jeunes.