Intervention de Michèle Victory

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Depuis mars, le monde de la culture est en grande souffrance. Le poids de ce secteur n'est plus à démontrer : il représente près de 80 000 entreprises et 635 000 emplois à titre principal – c'est une précision importante. Déjà sonnée par la première vague, la culture est au bord de la noyade en raison du couvre-feu instauré dans les métropoles. Elle n'est pourtant à l'origine d'aucun cluster. Elle a su assumer ses responsabilités et elle s'est battue pour ses filières et ses artistes.

La ministre a reconnu l'importance majeure de ce secteur, dont le budget augmentera de près de 5 % par rapport à 2020, tous les programmes étant concernés. Par ailleurs, le plan de relance prévoit 2 milliards d'euros pour la culture en 2021 et 2022 – 856 millions pour des aides spécifiques, 843 millions d'euros au titre de l'année blanche pour les intermittents et des aides transversales. Une forte attention est donc portée à ce secteur. Cependant, la hausse des crédits reste minimale par rapport aux pertes, qui s'élevaient à 22 milliards d'euros au mois de septembre, le recul du chiffre d'affaires allant de 40 % pour les radios à 84 % pour le spectacle vivant.

Le groupe Socialistes et apparentés estime qu'il convient de rester attentif sur un certain nombre de points :

– la suite qui sera donnée à l'année blanche, au-delà d'août 2021 ;

– l'équilibre entre le soutien apporté aux grandes institutions parisiennes et celui pour les petites structures et les structures des territoires, la dépense moyenne étant de 139 euros par Francilien et 15 euros par personne dans le reste du territoire – il faudrait peut-être accentuer l'effort passant par le Fonds incitatif et partenarial en faveur des collectivités à faibles ressources ;

– la poursuite de l'aide décentralisée pour les labels, les réseaux et les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) ;

– la nécessité d'une ambition encore plus forte pour garantir un emploi artistique pérenne – je ne suis pas certaine que les 5 milliards d'euros supplémentaires soient suffisants ;

– l'utilité d'une redéfinition des règles de financement de la commande publique afin de soutenir les artistes-auteurs, évoqués par Michel Larive ;

– la poursuite d'actions fortes pour démocratiser la culture par le biais de l'éducation artistique et culturelle – nous soutenons toutes les propositions figurant dans ce budget, mais nous avons un avis très mitigé en ce qui concerne l'effectivité du pass culture.

Par ailleurs, même si cela n'entre pas directement dans le cadre de ce budget, tout un secteur n'est pas pris en compte : celui des travailleurs intermittents autour de la culture, dans l'hôtellerie ou l'événementiel, qui représente tout de même 200 000 emplois.

La crise a montré qu'il faudrait repenser les choses dans leur globalité, compte tenu des grandes difficultés et des fragilités qui sont apparues.

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