Même si, de prime abord, le budget de la culture connaîtra une augmentation certaine, permettez-moi d'émettre des réserves, notamment quant aux orientations politiques suivies.
Tout d'abord, le Gouvernement s'obstine à maintenir le pass culture malgré son inefficacité. Pire, vous voulez augmenter les crédits prévus à ce titre.
Présenté comme un moyen de permettre aux jeunes d'avoir accès à toute l'offre culturelle existante et de découvrir de nouvelles activités, le pass culture est en réalité un chèque de 500 euros pour des jeunes de 18 ans. La médiation culturelle ne peut se résumer à un catalogue d'activités ou de produits culturels. Il faut un accompagnement, une médiation, sans quoi on risque de voir s'amplifier certaines pratiques culturelles au détriment d'une réelle diversification, qui est nécessaire.
Ce pass profite à des entreprises qui véhiculent une culture de consommation de masse et participent à la marchandisation de la culture. Dans la période actuelle, qui est particulièrement difficile pour les acteurs culturels, il aurait été préférable de supprimer ce dispositif – je l'avais demandé à M. Riester lorsqu'il était ministre de la culture – afin de pouvoir venir en aide aux professionnels de ce secteur.
Lors de la conférence de presse qu'elle a tenue en juillet dernier, Mme Bachelot avait indiqué qu'un bilan était nécessaire – mais il n'a pas eu lieu – avant la généralisation du dispositif. La réalisation d'un bilan est indispensable : le pass culture est un échec.
Par ailleurs, votre volonté d'instaurer une pléthore de labels traduit une vision mercantile de la culture. Il y aurait, d'un côté, des labels publicitaires et, de l'autre, des labels derrière lesquels se cachent des opérations de marketing.
En ce qui concerne l'archéologie préventive, les crédits augmentent enfin, après des années de baisse. Cependant, le résultat est décevant : les objectifs n'évoluent pas, et les emplois sous plafond n'augmentent pas davantage. Vous renforcez les crédits mais vous ne ferez qu'accompagner la précarité de l'archéologie française.
Au regard de ces éléments, et parce que votre vision n'est pas celle d'une culture émancipatrice et émancipée du règne de la finance, nous voterons contre les crédits de cette mission.