Qu'il s'agisse du confinement, de la distanciation physique ou du couvre-feu, toutes les mesures sanitaires pour lutter contre la covid-19 ont eu et continuent à avoir des conséquences directes pour l'ensemble des secteurs et des acteurs de la culture, à tel point que tout son écosystème est bouleversé. Cette situation sans précédent n'est évidemment pas sans influence sur l'examen de ce PLF.
Les crédits de la culture connaîtront une augmentation de plus de 8 % mais il faut relativiser ce chiffre compte tenu des transferts qui ont lieu – la hausse n'est, en réalité, que de 4,8 % – et surtout de l'ampleur de la crise affectant ce secteur, qui est un des plus touchés.
Dans les secteurs culturels marchands, la perte d'activité est estimée à 22,3 milliards d'euros, ce qui représente une baisse de 25 % par rapport à 2019, et tout porte à croire que la situation va perdurer. Le secteur du patrimoine et de l'architecture est également très affecté : les pertes économiques sont considérables.
Mme Bachelot a déclaré qu'elle était la ministre des artistes et des territoires. La question est de savoir comment l'augmentation des crédits va contribuer au rééquilibrage, nécessaire, entre les territoires, entre Paris et les régions mais aussi entre les régions urbaines et celles qui sont rurales.
En raison de la fermeture des salles de spectacle et d'exposition, de l'annulation des manifestations et, désormais, du couvre-feu, la création artistique est très durement touchée dans de très nombreux secteurs et pour beaucoup d'artistes. C'est leur survie qui est désormais en jeu.
Dans ce contexte de crise, des mesures visant à lutter contre la précarité sont plus que jamais nécessaires. Les crédits du Fonds national pour l'emploi pérenne dans le spectacle vivant (FONPEPS) seront en hausse de 5 millions d'euros, ce qui est bien, et un plan en faveur des artistes-auteurs sera doté de deux millions d'euros. Le désastre que subit, de plein fouet, ce secteur, donne une urgence supplémentaire au soutien à l'emploi culturel, qui est très divers, et à sa structuration. Les attentes des professionnels, qui étaient déjà fortes, sont devenues considérables. Il faut une mobilisation pour sauver la culture. Malgré l'augmentation des crédits, je ne suis pas sûr que ce budget suffira.