Le groupe Agir ensemble votera les crédits de la mission avec beaucoup de bonheur, car ils montrent l'engagement solidaire de la France à l'égard des pays en développement. L'expression « aide publique au développement » pourrait toutefois évoluer, à l'image des méthodes que nous employons pour répondre au mieux à la demande et co-construire avec les pays qui sont en demande de développement. L'AFD a proposé les termes « investissement solidaire » ; j'ai moi-même fait des propositions. Le fait de modifier la dénomination nous permettrait d'accompagner l'évolution de l'approche de cette politique, qui ne saurait être la même qu'il y a cinquante ou soixante ans.
Je rejoins Mme Dalloz : l'efficacité et la transparence de l'aide sont les préalables indispensables pour que les Français y souscrivent – ce qui est d'ailleurs le cas : le baromètre de l'AFD, établi chaque année, montre que plus des trois quarts des personnes interrogées sont favorables à l'APD.
Qu'en est-il, monsieur le rapporteur spécial, de la territorialisation de cette politique ? Si notre politique d'aide au développement est désincarnée, elle ne servira pas cette cause dans notre pays, alors même que, comme je l'ai souligné dans un rapport remis récemment au Premier ministre, près de la moitié des régions sont encore engagées dans une relation avec l'Afrique.
Par ailleurs, il faudrait faire de l'AFD une banque de territoire : ce serait un levier pour la croissance de nos entreprises. C'est ce que fait l'Agence allemande de coopération internationale dans différents secteurs économiques. Il est en train de se passer quelque chose, à la jonction entre la Caisse des dépôts et consignations et l'Agence française de développement : où en est leur stratégie d'union et de filialisation, qui permettrait de créer une véritable banque du territoire à l'international, de nature à accompagner nos entreprises dans leur démarche d'aide au développement ou d'investissement solidaire ?