Intervention de Clémentine Autain

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Nous aurons un débat plus large dans l'hémicycle sur la question de l'aide publique au développement et l'enveloppe qui y est consacrée : c'est un enjeu fondamental. Il convient certes de saluer l'augmentation des crédits – c'est toujours mieux qu'une diminution –, mais l'enthousiasme doit être immédiatement tempéré car ce budget est en trompe-l'œil.

D'abord, l'augmentation du budget global s'explique par une mesure ponctuelle : un règlement européen modifie le ratio de fonds propres des sociétés de financement, ce qui accroît considérablement la part de l'AFD dans la mission mais aussi, de façon mécanique, le niveau de cette dernière.

Ensuite, un grand nombre de mesures sont liées à la réponse au covid-19 et ne sont donc pas forcément structurelles et durables.

Par ailleurs, les contributions sont calculées en pourcentage du PIB, et dépendent donc de la croissance. Dès lors, on ne peut pas être totalement sûr que les objectifs – au demeurant insuffisants – fixés par Emmanuel Macron seront atteints.

En ce qui concerne l'amendement que je défendais précédemment, il y a bien un effet d'optique : le Président de la République avait promis, à Biarritz, de doubler les fonds verts, mais tel n'est pas le cas. Surtout, comment peut-on injecter 100 milliards dans les énergies fossiles tout en faisant mine de créer un fonds vert, doté a minima ? Nous voulions mettre en évidence une forme de schizophrénie de la politique de l'État. La politique prétendument écologiste qui est conduite relève en fait de la communication.

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