Les intérêts financiers ne sont pas la seule boussole, Monsieur Ruffin. Cette décision peut obéir à une certaine stratégie, que vous ne pouvez pas soutenir puisque nous n'avons pas la même vision de la société. J'espère simplement que, si une nouvelle majorité arrive au pouvoir en 2022, il ne s'y trouvera pas des députés pour défaire ce que d'autres députés ont voté. La décision de privatiser a été adoptée à la majorité et j'ai été étonné qu'elle ait pu ainsi être balayée par un avis du Conseil constitutionnel : la preuve en est que le référendum d'initiative partagée n'est pas parvenu à son terme même s'il a mobilisé beaucoup de Français. Je maintiens que la privatisation du groupe ADP n'était pas une mauvaise décision : l'opération était assortie de réelles garanties, tant au niveau de la domanialité qu'à celui du contrôle aux frontières et elle n'aurait pas forcément mis à mal la souveraineté française. Il est possible qu'elle fasse un joli sujet de débat lors des prochaines élections, car elle révèle deux visions différentes de la société ; nous verrons. J'espère tout de même qu'une décision prise, à la majorité, par les parlementaires, en toute connaissance de cause, ne sera plus remise en cause par des artifices.