Les crédits de la mission Travail et emploi pour l'année 2021 ne nous semblent pas tout à fait pertinents. Leur évolution, par rapport à la loi de finances pour 2020, est difficile à évaluer, dans la mesure où certains crédits liés à cette mission figurent dans le plan de relance. Il s'agit pourtant d'un programme essentiel, puisqu'il vise à aider ceux qui ont des difficultés spécifiques d'accès ou de maintien sur le marché du travail.
Le programme 155 Conception, gestion et évaluation des politiques de l'emploi et du travail entérine une nouvelle baisse des ETPT, la plus forte depuis le début du quinquennat. Elle s'inscrit dans un mouvement entamé en 2017, qui a conduit à une baisse de 18 % des effectifs. Dans le contexte actuel, c'est un vrai sujet d'inquiétude, même si vous apportez quelques réponses ponctuelles. La lutte contre les destructions d'emplois induites par la crise et le renforcement de plusieurs dispositifs dans le cadre du plan de relance exigent que l'on renforce les moyens humains du ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion. Or les crédits de la mission ont reculé de 13 % depuis 2017, alors qu'entre 2012 et 2017, ils avaient progressé de 63 %, notamment grâce à la création des emplois aidés.
Dans le plan de relance, un effort de 10 milliards d'euros hors mission est réalisé pour le travail et l'emploi. Notre jeunesse est touchée par une précarité qui s'amplifie, à mesure que la crise s'installe dans la durée. On peut s'inquiéter de cette politique de saupoudrage sur une trentaine d'actions en matière d'emploi, de formation et de jeunesse. Dans le plan de relance, de même, les crédits du programme 364 Cohésion me paraissent eux aussi très insuffisants : ici encore, vous privilégiez le saupoudrage, alors qu'il faudrait consacrer des moyens importants à l'emploi et à la formation. Nous devons imaginer un régime de solidarité plus ambitieux et plus adapté à cette jeunesse, dont les perspectives d'avenir demeurent très incertaines.
Si les efforts de la mission Plan de relance vont dans le bon sens, certaines baisses de crédits ne sont, en revanche, pas acceptables, d'autant plus qu'elles ne sont pas compensées par l'enveloppe exceptionnelle débloquée pour 2021. Ce budget témoigne de choix contradictoires, avec une baisse des crédits, d'un côté, et le déblocage de crédits exceptionnels, de l'autre.
Pour toutes ces raisons, le groupe Socialistes et apparentés s'abstiendra sur le vote de ces crédits.