Sans vouloir rouvrir le débat sur les mesures de restriction applicables aux librairies annoncées par le Gouvernement, je constate autour de moi – ce n'est certes pas nécessairement révélateur à l'échelle du pays – que beaucoup de gens passent dorénavant des commandes à leur librairie de quartier, par le biais du « cliquer-emporter ». J'observe une modification des comportements d'achat consistant à délaisser Amazon au profit des libraires de quartier, ce qui est sans doute plus facile en zone urbaine qu'en zone rurale, j'en conviens. Je n'exclus pas que la crise induise à moyen terme des modifications de comportement d'achat tout à fait positives pour les libraires de quartier. Pour l'heure, ils sont confrontés à des problèmes qu'il faut résoudre à très court terme, ce qui suppose de continuer à les accompagner.
Une mesure importante, que j'ai soutenue sans réserve, a été annoncée : exclure le chiffre d'affaires du « cliquer-emporter » de la base de calcul de l'aide fournie dans le cadre du fonds de solidarité. Il faut que les petites librairies puissent continuer à vendre des livres de cette façon, et qu'elles soient accompagnées autant que possible. Il importe d'élaborer des textes législatifs, c'est notre travail ; il est bon aussi que les mentalités évoluent. Il me semble que tel est le cas, petit à petit. Avis défavorable.