Les territoires démonstrateurs seront choisis en 2018, deuxième année du quinquennat. ; la généralisation sera envisagée en 2019. Il me semble que nous sommes sur un bon rythme, sachant par ailleurs que les dispositifs existants perdurent, le tuilage étant envisagé à un horizon de trois à quatre ans. Pour une fois, on prend de l'avance et on garantit une certaine prévisibilité, c'est plutôt une bonne chose.
L'équilibre entre l'urbain et la ruralité est crucial. Je suis un élu municipal urbain, mais un élu départemental rural : je saisis donc parfaitement la problématique. Nous y ferons particulièrement attention dans le choix des quinze à vingt territoires démonstrateurs. Quelque chose me dit que les choses sont parfois plus simples en milieu rural : lorsque quelques acteurs – le président du conseil départemental, un président de Chambre d'agriculture extrêmement motivé, un préfet un peu allant – se mettent d'accord, cela donne rapidement des résultats tout à fait significatifs en milieu rural, alors que c'est parfois plus long dans le monde urbain car il y a plus d'acteurs à convaincre et à réunir autour de la table. En matière d'énergies renouvelables par exemple, certains départements ont rapidement fait le lien entre production d'énergies renouvelables et agriculture – par méthanisation ou installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments d'élevage. J'ai l'exemple de la Corrèze en tête, mais il y en a d'autres : ce que j'y ai vu est tout à fait saisissant.
Encore faut-il éviter de partir dans tous les sens : je veux faire du circuit court, de la performance énergétique des bâtiments, de l'éco-mobilité en milieu rural, et ceci, et cela, etc., et en plus avec peu de moyens. Nous connaissons ces difficultés dans tous les outils de contractualisation : qui dit finances dit choix. D'ailleurs, j'y reviendrai monsieur Pancher, qui dit ingénierie interne dit également choix. Il faut donc hiérarchiser. Mais il me semble que les élus ruraux hiérarchisent souvent plus rapidement que les élus urbains, si j'en crois mon expérience de président de conseil départemental.
Sur le nucléaire, je ne pourrai pas mieux vous répondre sur la revitalisation. Je partage le constat de M. Wulfranc – je partage souvent ce que dit le député Wulfranc, probablement par amitié normande, même si beaucoup d'autres choses nous séparent. Delphine Batho avait commis un rapport sur le sujet : les mutations liées à l'automobile seront chronologiquement plus « urgentes » que d'autres. Suite aux annonces de la COP21 et de la COP23, c'est le monde automobile qui va connaître de grandes mutations, avant même les centrales nucléaires – nous avons pu le constater avec le député Millienne dans sa circonscription, à Flins.
À ce propos, la question de Fessenheim sera importante : ce sera le démonstrateur qui permettra de prouver notre capacité collective – celle d'EDF, des collectivités territoriales, de l'État, avec le concours des Allemands car le territoire est frontalier – à amorcer une revitalisation. J'ai commencé le cycle des réunions de concertation ; l'année prochaine, je serai amené à vous en présenter les résultats puisque je suis chargé de la fermeture de Fessenheim.