S'agissant du gonflement du bilan de la BCE et de la part des dettes publiques européennes détenue par les banques centrales, pourriez-vous faire un point sur la Banque de France au sein de l'euro-système, et notamment sur la dette souveraine détenue par la Banque de France ?
Quand on évoque le rachat de la dette par les banques centrales, l'on pense souvent à la monétisation de la dette et à la création monétaire. Est-il correct d'appréhender les choses de cette manière ? Doit-on, au contraire, considérer que les banques centrales interviennent au travers des réserves de banques commerciales qui ne circulent dès lors qu'au sein du système bancaire et restent soumises à taux d'intérêt ? Est-ce une erreur d'analyse ? Peut-on distinguer nettement cette forme d'intervention ou bien participe-t-elle déjà de la création monétaire ?
Je partage votre opinion sur l'annulation de la dette. Je suis en revanche assez sceptique sur l'idée de cantonner cette dette. Bien audacieux celui qui prétendrait que la crise que nous traversons actuellement serait la dernière. La mondialisation ne sera-t-elle pas porteuse d'autres crises, dans le futur, qui feront à leur tour appel aux fonds publics ? Au fond, n'est-ce pas un miroir aux alouettes que de considérer que l'on peut cantonner la dette ? Cela me semble assez artificiel. Quelle est votre opinion à ce sujet ? Il faut compter d'abord sur une reprise de la création de richesses et de la croissance du PIB, alors que la hausse du niveau d'endettement tient d'abord à la chute du PIB, ainsi que sur la maîtrise des dépenses.
Vous aviez à plusieurs reprises évoqué les politiques de verdissement des achats d'actifs des entreprises par les banques centrales. Où en est-on ? Ces politiques sont-elles aujourd'hui passées au second plan, ou au contraire, sont-elles prioritaires dans le contexte d'accélération de la transformation du pays et quelles formes prennent-elles ?