J'ai bien entendu que vous considérez l'annulation ou le gel de la dette publique comme une illusion. Les traités n'autorisent certes pas le financement monétaire des autorités publiques, mais j'aimerais comprendre la logique économique de fond qui vous amène à cette affirmation alors que Mme Christine Lagarde a affirmé que la BCE ne pourrait être à court de liquidités. Est-il correct d'affirmer que la Banque de France, membre de l'eurosystème, ne pourrait ni faire faillite ni manquer de liquidités, même si son bilan était fortement négatif ? Si la dette devait être recapitalisée, d'où viendraient les fonds ?
La dette inquiète, mais je souhaite rappeler que le seuil fatidique varie selon les circonstances. Les traités l'établissaient à 60 % du PIB ; en 2008, on l'avait autorisé à 90 % ; au Japon, elle atteint 200 % sans inquiéter personne. Sur quelles théories économiques vous fondez-vous pour justifier que la dette ne doit pas dépasser le seuil de 120 % du PIB ? Et quelles seraient les conséquences économiques d'un tel dépassement ?
Concernant la dette des ménages et des entreprises, vous affirmiez l'année dernière lors d'un discours devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qu'« il serait possible d'imaginer que la banque centrale crée durablement de la monnaie pour financer directement les entreprises. Rien n'est en principe exclu dans un débat intellectuel ». Qu'en est-il de cette réflexion ?
Enfin, vous avez évoqué, parmi diverses préconisations, la nécessité de stabiliser la fiscalité. Pourtant, cela n'est pas le choix fait par le Gouvernement, qui persiste dans une trajectoire budgétaire de baisse de la fiscalité. Qu'en pensez-vous ?