Afin de lever toute ambiguïté, je tiens à réaffirmer, au nom du groupe La France insoumise, que la crise pandémique que traverse l'Europe exige une réponse concertée de la part des différents pays de l'Union européenne. Un plan de relance à cette échelle n'est pas simplement souhaitable : c'est une nécessité.
Cependant je dois aussi confier nos doutes quant aux modalités de financement de ce plan de relance. Celui-ci serait gagé sur un emprunt remboursable à l'horizon de 2058 – très bien, mais avec quelles ressources ? Nous y voyons un manque d'ambition plutôt qu'une avancée majeure. En vérité, la seule chose qui a avancé, c'est une taxe sur le plastique, qui fait consensus. Pour le reste, il s'agit tout simplement d'augmenter les contributions des États membres. Il s'agit certes de ressources propres, mais il faut alors que cet effort soit équitablement réparti. Comment ne pas s'interroger sur les rabais accordés à tel ou tel pays ? L'idéal européen se heurte à l'égoïsme financier, comme l'a montré le récent exemple britannique.
D'autres solutions existent. La taxe sur les GAFA – Google, Apple, Facebook, Amazon –, c'est l'Arlésienne, sans cesse repoussée ou minorée. Pourtant, ce serait une manière plus juste de financer ce plan de relance. Il en va de même pour l'instauration d'une forte taxe sur les transactions financières, évoquée depuis des dizaines d'années, ici et au Parlement européen, mais qui ne verra pas le jour avant 2026 – et encore : on en parle au conditionnel. Seule demeure l'austérité : elle conditionne l'obtention par certains États de subventions européennes, et qui ne sont accordées qu'au prix d'ajustements structurels. Non, ce n'est pas une avancée majeure : il y a certes des petits pas, mais ils sont trop petits au regard de la nécessité d'un plan européen.