Intervention de Charles de Courson

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 16h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Vous prévoyez un taux de croissance potentielle de 1,35 %. On trouvait ce chiffre dans les programmes de stabilité de 2017 et 2018, mais la Commission européenne l'estime aujourd'hui à 1 %. Qu'est-ce qui vous permet de penser que nous allons brusquement gagner 0,35 point alors que nous avons sous-investi dans les entreprises en 2020 et 2021 du fait de la crise ?

Vous n'envisagez pas d'augmentation des prélèvements obligatoires. Je vous en félicite, car la France a déjà le taux le plus élevé d'Europe et bientôt du monde si la trajectoire actuelle se poursuit. Il vous reste donc deux options : doper la croissance ou réduire la dépense. Avec un coefficient de capital d'environ quatre, une augmentation d'un point du taux de croissance de la France requerrait 4 % d'investissements supplémentaires par an par rapport au PIB, soit 100 milliards d'euros ; une augmentation de 0,25 point demanderait 20 à 25 milliards d'euros supplémentaires. C'est énorme ! S'agissant de la réduction des dépenses, vous dites : « vivent les réformes structurelles ! » Certes, mais votre réforme des retraites est encalminée durablement et ne ressortira pas d'ici à la fin de la législature. Une augmentation des dépenses liées à l'assurance vieillesse de 1,9 % en volume est prévue pour 2021. Votre objectif de ramener l'augmentation des dépenses publiques à un taux de 0,7 % semble donc très ambitieux : cela représente presque la moitié des dépenses sociales. La constatation est la même pour l'assurance maladie. Où donc comptez-vous faire des économies ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.