La généralisation du pass culture – que, soit dit en passant, je préférerais voir orthographié « passe culture » – à l'ensemble des jeunes âgés de 18 ans a été abondamment commentée. Elle est devenue un élément central de la communication gouvernementale et présidentielle.
Exercice budgétaire après exercice budgétaire, ainsi qu'à d'autres occasions, le groupe Les Républicains émet des réserves sur ce dispositif. Dès le début du quinquennat, nous avions appelé à ce qu'on ne véhicule pas à travers lui une vision uniquement consumériste de la culture. Nous avions lancé un certain nombre de mises en garde et d'alertes, s'agissant notamment du rôle de certaines plateformes, qui ont été entendues.
Néanmoins, à cette heure, et alors que la communication sur le site dédié au pass est très active, le dispositif continue de soulever de fortes interrogations. Je ne peux que réitérer les réserves formulées par la commission des affaires culturelles dans l'avis qu'elle avait rendu sur le projet de loi de finances initiale, quand les 59 millions d'euros budgétés nous paraissaient déjà insuffisants. Même s'il est prévu que la généralisation à l'ensemble d'une classe d'âge – soit 800 000 jeunes – se fasse par étapes, et qu'une partie des dépenses soient supportées par d'autres budgets que celui de la culture, nous demeurons perplexes. Quel sera le coût total de la mesure ? Quelles en seront les modalités de financement ? On lit dans la presse que l'Élysée l'aurait évalué à 80 millions d'euros, mais cela reste extraordinairement flou et incertain. Nous souhaitons savoir avec précision comment les choses vont s'organiser, et quelle sera la trajectoire budgétaire d'un chantier présenté comme essentiel.