L'expérimentation du pass culture pendant deux ans nous a permis de tirer un certain nombre de conclusions. L'âge de 18 ans, pour en bénéficier, est sans doute trop tardif. Les élèves de quatrième et de troisième bénéficieront de 25 euros par an, à consommer dans le cadre d'un accompagnement collectif. Les lycéens bénéficieront quant à eux de 50 euros. Au total, le pass culture s'élèvera à 200 euros avant 18 ans et à 300 euros après. Le budget de ce dispositif s'élève à 80 millions d'euros en 2021 et il sera de 96 millions d'euros en 2022, à quoi s'ajoute la base de 59 millions d'euros, ce qui représentera environ 150 millions d'euros.
Des inconnues, toutefois, demeurent : combien de jeunes y souscriront-ils ? Quelle sera la consommation de ces crédits ? Durant l'expérimentation, 75 % des jeunes concernés y ont souscrit, ce qui est un très beau succès. La généralisation entraînera-t-elle une mobilisation plus ou moins importante ? Je serais bien en peine de vous répondre. Soit elle touchera des populations plus diverses et moins intéressées, soit les opérations de communication, plus massives, emporteront l'adhésion d'un plus grand nombre.
En l'état, la consommation des crédits s'élève à environ 175 euros, ce qui est peu, mais l'offre était inexistante ou très réduite ! Nous avons également instauré des garde-fous puisque la consommation numérique ne peut excéder 100 euros. Il est toutefois notable que celle-ci, malgré la fermeture des lieux culturels, a été assez réduite : ce sont les livres qui, à hauteur de 80 %, ont tiré leur épingle du jeu, et c'est tant mieux. La réouverture des lieux culturels et l'accompagnement des jeunes bénéficieront sans doute également au spectacle vivant, au théâtre et, pourquoi pas, à l'opéra.
L'indemnisation des intermittents a été prolongée. Je ne cesse de le rappeler : « intermittent », ce n'est pas un statut mais un mode d'indemnisation de chômage. Après le rapport d'André Gauron, nous avons choisi avec Élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, la solution la plus protectrice : l'année blanche est maintenue jusqu'au 31 décembre 2021, puis, des dispositifs particuliers – dont je tiens la liste à votre disposition – prendront le relais.
Je note que, dès avant la réouverture, 75 % des intermittents avaient récupéré leurs droits – chiffre qui diminuera sensiblement puisque les activités vont reprendre. Je suivrai ce dispositif très précisément, nous ferons un premier bilan après l'été, puis, à la sortie de l'année blanche, nous le réviserons en fonction de l'activité et de la pandémie.
Le système culturel français fait l'admiration de tous à l'étranger et même des envieux. Je rappelle que 75 % des musiciens anglais ont dû changer de travail en raison de la crise sanitaire et que le Covent Garden vend son David Hockney pour continuer à fonctionner ! En Europe, le pays qui a fait le plus, après nous est l'Italie, avec un peu plus de 4 milliards d'euros. Je ne dirai rien des 2 milliards d'euros de l'Allemagne, des 800 millions d'euros de l'Espagne ou du 1,7 milliard de livres sterling du Royaume-Uni.
Les alliances françaises ne relèvent pas de ma responsabilité mais de celle du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, même si mon ministère intervient ponctuellement sur tel ou tel sujet comme, par exemple, les Villas « Albertine » aux États-Unis.
La crise nous a, en effet, amenés à intervenir sur des opérations qui ne relèvent pas, au sens strict, du Plan de relance – je pense à l'Opéra de Paris – ou du PIA4. En ce qui concerne Villers-Cotterêts, la maquette budgétaire a été parfaitement respectée. J'ajoute que le soutien de grands opérateurs culturels dans le cadre du Plan de relance est « idéologiquement » dans les clous.
M. Mattei je n'ajoute rien à la réponse parfaite de M. Carrez…qui est peut-être le futur ministre de la culture !,