Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Réunion du mercredi 23 juin 2021 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Je ne peux dissocier les préconisations que vous livrez ce matin et le fort taux d'abstention de dimanche, lequel montre que les Français n'adhèrent pas à ces orientations. En prônant de nombreuses réformes antisociales, la Cour sort désormais ostensiblement du domaine de l'expertise et de la technique pour devenir une institution politique promouvant le néolibéralisme. Outre sa traditionnelle préconisation visant à accroître l'efficacité des dépenses publiques et à utiliser leurs marges d'efficience, la Cour cible des chantiers pour réduire le rythme de leur croissance : réforme paramétrique des retraites, mise de l'assurance maladie sous norme, qui a déjà conduit au délabrement de l'hôpital, réduction des allocations de chômage, des minima sociaux et, via la politique du logement, de la mixité sociale. Ils poursuivent une idéologie datée et promeuvent un État minimal, ayant pour unique objectif de fournir à chacun un dernier filet de sécurité.

Diminuer le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes, qui consomment plus qu'ils n'épargnent, emporterait des effets particulièrement négatifs sur l'économie.

Le rapport d'audit reste silencieux sur la question des recettes budgétaires, autre composante du solde, et sur la répartition des richesses. Rien que les vieilles recettes qui ne marchent pas et mettent à mal notre démocratie. Je citerai Albert Camus : « faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles ».

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