Je ne siège que depuis quatre ans à la commission des finances et me demande en effet jusqu'à quand la Cour reviendra nous présenter les réformes que nous devrons faire. Sur le seul système de santé, affirmer la déficience des dépenses de l'hôpital public révèle un décalage majeur du discours politique avec la perception des soignants. Ceux-ci témoignent d'une baisse de leurs moyens. Plutôt que répéter continûment les mêmes données chiffrées, interrogeons-nous d'abord sur le contenu même des dépenses et de nos propositions.
En ce sens, des réformes en cours dans le domaine de la santé, avec une échéance à 2022, s'avèrent positives. Elles créent par exemple les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) : je le vois dans l'Allier. Celles-ci permettront de coordonner les soins dans nos territoires et d'y libérer du temps aux urgentistes des hôpitaux mais, votées il y a deux ans, ne produiront peut-être leurs effets que dans cinq ans.
Sur la transition écologique, il importe également de définir les bons axes d'investissement. J'évoquerai ici les conclusions du récent rapport de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services (IPBES) et du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Elles établissent le lien qui existe entre climat et biodiversité : du temps a été perdu en privilégiant ce seul premier. Il est urgent de le prendre en compte dans le budget de l'État. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a retourné sa veste et demande désormais un arrêt définitif des soutiens aux énergies fossiles. Enfin, le GIEC remettra prochainement un rapport sur les canicules. L'accélération de leur fréquence provoquera des dépenses de santé supplémentaires, ainsi qu'un risque accru de catastrophes naturelles.