Ce rapport reprend des éléments déjà connus mais il comporte des éléments chiffrés plus précis sur les dépenses qui ont été engagées en 2020. La situation restera similaire pour les finances publiques en 2021, même si la situation économique et sanitaire s'est améliorée. Le programme de soutien était une nécessité. Les mesures ont été efficaces et les dépenses se situent à un niveau médian par rapport aux autres pays. Il n'en demeure pas moins que la situation des finances publiques est préoccupante, et qu'elle l'était déjà avant la crise. Vos propos dans la presse ce matin en attestent également.
Vous évaluez les dépenses de crise à environ 83 milliards d'euros mais vous indiquez que les dépenses hors crise sont également en augmentation. Pourriez-vous nous préciser votre méthodologie afin de distinguer ces deux ensembles ? Nous avons d'ailleurs procédé à nos propres évaluations et nos résultats sont convergents. Les dépenses hors crise sont en nette augmentation par rapport aux années précédentes. Il ne faudrait pas que nous tombions dans l'excès consistant à vouloir dépenser sans contraintes pour nos dépenses courantes, au risque de dégrader durablement nos finances publiques et de compromettre notre souveraineté financière. Les finances publiques ne doivent pas être les oubliées de la reprise. Le retour à la croissance doit s'accompagner d'une gestion sérieuse des finances publiques.
La situation des dépenses courantes est tout aussi préoccupante en 2021 et pour le budget 2022.
Nous avons déjà évoqué la possibilité de voter une loi de programmation de nos finances publiques. Cela permettrait de mettre en exergue des priorités ainsi que les moyens de les financer – car il est possible de trouver des économies au niveau du budget de la France. La Cour des comptes joue un rôle majeur dans l'évaluation des dépenses publiques et elle le fera encore plus dans l'avenir, et le Parlement aspire également à jouer un tel rôle. Nous devons organiser la dépense publique de manière à dépenser efficacement. C'est une question de volonté politique. C'est aux responsables politiques de déterminer si les finances publiques doivent être un élément primordial durant la reprise.
Mon dernier point porte sur les PGE. Estimez-vous que le coût net de ce dispositif pourrait être positif pour l'État, comme nous l'avons généralement constaté par le passé lorsque l'État apportait sa garantie ? D'après les représentants de la FBF (Fédération bancaire française), les défaillances pourraient être relativement peu fréquentes, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.