C'est une différence de stratégie. Vous savez que le gel des tarifs réglementés est juridiquement périlleux – j'ai connu une ministre de l'écologie, Mme Royal, qui s'y était risquée. Nous ne pourrons constater les effets de cette politique qu'après la présidentielle – sans doute est-ce voulu.
Il y a derrière cela un problème structurel : on a alourdi la fiscalité sur les énergies fossiles et l'électricité alors qu'on souhaitait voir les usages électriques se développer. Profiter de cette crise pour restaurer l'équilibre et enclencher un mouvement structurel serait le moyen d'éviter des mécanismes de compensation.
On essaie de rattraper le plus de monde possible avec la patrouille du chèque énergie, sauf que la transition énergétique coûte cher et que de plus en plus de personnes seront concernées par ces hausses. Les calculs de nos collègues socialistes, d'ailleurs, révèlent le décalage entre ce que les Français vont vraiment payer et ce qui sera effectivement compensé.
Enfin, nous sommes deux fois moins ambitieux que vous ! En effet, la taxe d'habitation rapportait deux fois plus que la TICFE ; lorsque sa suppression a été annoncée, cela n'a impressionné personne.