Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

J'émettrai un avis défavorable à propos de votre reconduction, non vis-à-vis de votre personne mais en raison de votre action et de vos prises de position.

Votre action peut se résumer simplement : vous avez diminué les effectifs de 22 % en moins de cinq ans. La Banque de France comptait 12 269 agents fin 2015, contre 9 535 fin 2020. Tout cela ne relève pas uniquement de votre responsabilité, mais vous avez accéléré la chose en fermant cent sites et en privatisant de plus en plus les activités de tri et de stockage des billets, ce qui a entraîné la fermeture de treize caisses de tri supplémentaire. Pour rappel, en quarante ans, le nombre de caisses est passé de 210 à 23. Nous constatons un recul global du service public, lié, entre autres, à la numérisation des démarches au détriment des moyens humains.

Je m'oppose aussi à vos prises de position, qui ne sont autres que celles de la majorité actuelle. À plusieurs reprises, notamment sur France Inter, vous avez estimé que, contrairement à d'autres pays européens, nous payions trop d'impôts et que la dette de la France était trop élevée. Vous insistez sur l'importance de mener une politique de réduction de la dette en diminuant les dépenses publiques. Dans votre livre, sorti en février, vous écrivez qu'il faudra, à long terme, réformer l'assurance chômage et les retraites pour nous adapter à l'allongement de la durée de vie et aux mutations du travail. C'est justement la voie que suivent le Gouvernement et le Président de la République : je me demande qui influence qui…

La création d'une nouvelle usine qui regrouperait la papeterie et l'imprimerie de la Banque de France est prévue de longue date. Elle est essentielle pour moderniser l'outil de production de cette dernière et garantir, à moyen ou long terme, le maintien des emplois ainsi que la fabrication des billets en France, plus précisément en Auvergne. Il semble que vous mettiez en cause l'aboutissement de ce projet, auquel cas ce service risque de subir une privatisation rampante. Pouvez-vous vous engager devant la représentation nationale à mener à bien le projet dit « Refondation » d'intégration et de modernisation des usines de fabrication des billets ?

Pouvez-vous nous indiquer le montant que paiera la Banque de France pour l'externalisation de l'activité de tri des billets ? En d'autres termes, combien devra-t-elle payer les transporteurs de fonds pour « s'autopriver » d'une activité et avancer vers sa propre privatisation ?

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