Intervention de Éric Woerth

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, rapporteur spécial :

Je m'exprimerai quant à moi exclusivement sur le plan de relance.

Je souhaite évoquer davantage le bilan du plan de relance. Je partage avec le co-rapporteur l'idée que ce plan était indispensable et qu'il a permis à notre économie de se maintenir hors de l'eau et de sauvegarder l'emploi, notamment grâce à une rapidité inédite d'engagement et de décaissement.

Le plan de relance, qui se « greffe » sur le plan d'urgence, vise à donner un élan à court-terme. Le plan France 2030 est un plan d'investissement à beaucoup plus long terme. Même si une année n'est pas suffisante pour avoir assez de recul sur la question, un premier bilan de ses conséquences sur notre économie peut être esquissé : a-t-il augmenté durablement le niveau de croissance potentielle ? S'agit-il de dépenses de relance ou d'un alibi pour réaliser des dépenses de rattrapage ?

Grâce au comité présidé par Benoît Cœuré, que je tiens à saluer pour la qualité du travail accompli, nous avons pu être informés en temps réel de l'application du plan. Le premier rapport sera publié la semaine prochaine ; je vous invite à le lire tant il est détaillé, y compris dans l'optique de futures crises, pour regarder quels sont les bons instruments.

La croissance perdue de l'économie n'est pas en tant que telle rattrapable mais le niveau de PIB de 2019, lui, sera rattrapé à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine. Le bilan tiré par le comité Cœuré, que je partage, est donc plutôt positif.

Quelques points de vigilance n'en demeurent pas moins.

Concernant l'industrie, le dispositif Industrie du futur a davantage financé un rattrapage technologique qu'une véritable transformation. Il est également très difficile de mesurer les conséquences réelles du plan de relance sur notre croissance économique. Selon la direction du Trésor, les mesures évaluées permettraient de rehausser l'activité de 4 points de PIB, cumulés sur la période 2020-2025, dont 1,5 point en 2021, pour un total d'environ 100 milliards d'euros. Dont acte, même si 100 milliards d'effort générant un rattrapage du PIB de 100 milliards, la question de l'efficacité peut se poser. Il conviendra donc de suivre cela de très près.

Enfin, j'appelle votre attention sur l'enchevêtrement des plans : plans de relance, quatrième programme d'investissements d'avenir (PIA), grand plan d'investissements 2018-2022, plan France 2030… La lisibilité de l'ensemble peut en être affectée pour les acteurs et l'accès compliqué. J'en appelle à un mouvement de simplification si nous ne voulons pas nous perdre dans un paysage – nous sommes en France ! – qui deviendrait très vite sur-bureaucratique. Je ne dirai rien des crédits budgétaires concernant des investissements dans la recherche ou d'autres domaines qui s'ajoutent à ces plans. C'est là encore un gros bémol.

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