Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Ces amendements portent sur les métiers du lien. On va une nouvelle fois me dire que les questions relatives aux auxiliaires de vie sociale n'ont pas leur place dans le plan de relance. Le problème est qu'on m'apportera la même réponse lors de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ou des missions Travail et emploi et Solidarité. Je dépose donc ces amendements à chaque occasion possible, et un jour peut-être serais-je entendu.

Miser sur ces métiers fait partie du plan de relance, parce que c'est une réponse à la crise de la covid-19 mais aussi une réponse à celle des gilets jaunes.

S'agissant de la première, le Président de la République avait déclaré : « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Or ces auxiliaires de vie ont permis le maintien à domicile des personnes âgées et elles le permettent encore quotidiennement. Pourtant, du fait de faux temps partiel mais de vrais salaires partiels, elles sont sous le SMIC et sous le seuil de pauvreté.

C'est aussi une réponse à la crise des gilets jaunes. Parmi les femmes présentes sur les ronds-points, on rencontrait beaucoup d'auxiliaires de vie sociale et d'assistantes maternelles.

Il faut créer des groupes de parole car aujourd'hui elles font leur métier de manière isolée. Il faut organiser le travail en tournées, de manière à limiter les amplitudes horaires. Il faut leur accorder un congé de deuil lors du décès d'un de leurs patients. Un tutorat doit être mis en place lors de la première année d'exercice de la profession. Il faut réaliser des diagnostics des domiciles, car le métier d'auxiliaire de vie est celui où l'on compte le plus d'accidents du travail – davantage que dans le bâtiment et les travaux publics.

Cette profession est abandonnée par la politique. Il faut du travail à temps plein avec de vrais salaires, plutôt que de continuer avec de faux temps partiels qui ne leur apportent que 682 euros par mois en moyenne.

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