Intervention de Josiane Corneloup

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosiane Corneloup :

Je salue bien entendu les mesures de relance et de soutien de notre économie, en particulier de nos entreprises ; le Gouvernement a annoncé, l'an dernier, que leur seraient alloués 100 milliards d'euros de crédits budgétaires – crédits dont la Cour des comptes estime toutefois qu'ils s'élèvent tout au plus à 64 milliards. Les mesures d'urgence et les objectifs affichés sont louables et nécessaires après près de deux années d'une crise sanitaire et sociale inédite, dont nous devons à présent sortir pour préparer la France de 2030.

Permettez cependant à la présidente de l'Association nationale des pays et pôles territoriaux d'être réservée quant à la méthodologie retenue. Nous avons en effet défini des périmètres pour le portage des contrats de relance et de transition écologique (CRTE) avant d'avoir élaboré un véritable projet de territoire et une véritable stratégie, qui intègrent non seulement la dimension économique mais aussi la dimension écologique et la cohésion des territoires.

Nous devons nous interroger sur la pertinence des crédits consacrés à la relance. Nous permettront-ils d'opérer une véritable transition écologique et numérique fondamentale ? Contribueront-ils à accélérer la croissance française ? Permettez-moi d'en douter. Certains d'entre eux sont parfaitement illisibles et l'ensemble est, pour beaucoup d'entre nous, confus en raison de l'enchevêtrement des plans : quatrième PIA, grand plan d'investissement, plan France 2030. Par ailleurs, la consommation des crédits reste incertaine. En dix ans, les décaissements liés aux programmes d'investissement d'avenir ont été faibles ; or il est prévu, cette fois, de décaisser les deux tiers de l'enveloppe en deux ans.

La crise a masqué la hausse de nombreuses dépenses courantes. En 2021, selon la Cour des comptes, le Gouvernement a augmenté les dépenses de 66 milliards d'euros, dont 25 milliards liés à la crise et 41 milliards hors urgence et relance. Financer l'avenir de notre pays par l'endettement est un choix particulièrement risqué, notamment pour les générations futures, qui auront à en subir les conséquences.

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