Intervention de Jennifer De Temmerman

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 15h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJennifer De Temmerman :

Ce dernier budget pour l'enseignement scolaire concrétise les engagements du Grenelle de l'éducation, après une première enveloppe pour l'exercice 2021 dédiée à la revalorisation des salaires des enseignants. Le groupe Libertés et territoires salue la hausse de 2,5 % des crédits de la mission.

Pendant l'examen des amendements, nous avons été sans cesse incités à en parler au ministre en séance : à quoi sert cette commission ? Sommes-nous incapables de prendre des décisions, quitte à revenir dessus si le ministre apporte des réponses valables en séance ?

Plusieurs points appellent des réserves de notre part. S'agissant de la répartition du plafond d'emplois, si nous pouvons nous féliciter d'une hausse de 1 359 EPTP pour le premier degré, nous nous inquiétons d'une baisse significative de 1 316 emplois pour le second degré.

L'augmentation des dépenses d'intervention, par lesquelles l'État consent aux collectivités des crédits qui sont ensuite redistribués aux établissements publics locaux d'enseignement (EPLE) pour l'établissement des budgets, n'est pas à la hauteur des enjeux, notamment du fait de la hausse du coût de l'énergie. L'accroissement de la part des besoins du service général, administration et logistique se fait au détriment de la part consacrée aux activités pédagogiques.

L'extension aux contractuels, conseillers principaux d'éducation (CPE) et psychologues de la prime d'attractivité, versée depuis mai 2021 va dans le bon sens, mais conduit à réduire les montants. Alors que la première prime atteignait 1 400 euros brut par an pour les plus jeunes enseignants, elle se situera entre 400 et 800 euros pour cette dernière tranche. C'est une injustice budgétaire, qui divise l'ensemble du personnel de l'éducation.

Le dédoublement des classes a eu un succès mitigé. Selon une enquête récente de la DEPP, l'impact est certes positif, mais pas autant qu'attendu. Elle relève notamment les failles s'agissant de l'enseignement du français. À cela s'ajoute la crise sanitaire, qui a accru les difficultés d'apprentissage. Ces éléments doivent nous inciter à accompagner la politique du dédoublement d'une transformation des pratiques pédagogiques.

Enfin, de nombreux enfants n'ont toujours pas d'AESH sur le terrain, malgré les notifications de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). L'éducation nationale peine à déployer ces aides humaines.

Nous ne voterons pas ces crédits.

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