Les crédits de cette mission sont un nouvel exemple de la politique des petits pas pratiquée par l'exécutif sur les questions de la rémunération des agriculteurs et de la transition écologique. Comme avec les deux lois EGALIM et le projet de plan stratégique national, certaines mesures vont dans le bon sens, mais jamais assez loin.
L'année dernière, nous avions salué le fait que le Gouvernement ait repris dans le plan de relance plusieurs de nos propositions, formulées depuis le début du quinquennat, notamment sur le plan en faveur des protéines végétales et les PAT. Il convient de rappeler la nécessité de pérenniser les nouveaux financements et de les flécher vers des projets suffisamment ambitieux d'un point de vue social et environnemental.
Le dernier budget du quinquennat est représentatif des occasions manquées, dans de nombreux domaines. Depuis près de cinq ans, le plan « Écophyto », la protection des terres agricoles, le renouvellement des générations d'exploitants, la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire, ont donné lieu à de nombreuses déceptions, des promesses non tenues, et des moyens, financiers ou humains, qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Enfin, le Gouvernement a manqué d'ambition pour la forêt française. Couvrant un tiers du territoire national, pourvoyeuse d'emplois, elle est un bien commun à protéger et un foyer d'innovation. Pourtant, l'exécutif fragilise sa gestion, année après année, en poursuivant la baisse des effectifs de l'ONF, qui perdra 95 ETP en 2022 alors qu'en vingt ans, l'office a déjà perdu plus de 5 000 emplois, soit près de quatre postes sur dix. Si la responsabilité de cette situation est collective, nous appelons le Gouvernement à arrêter l'hémorragie avant qu'il ne soit trop tard.